samedi 23 mars 2013

Série Noire : 0 - MARTYRS de Pascal Laugier.

ou comment martyriser ses spectateur.


Hello !


Pour inaugurer cette série noire sur les films d'horreur, et bien du lourd mes amis, du lourd :


MARTYRS
de Pascal Laugier.




Synopsis Officiel : L'histoire se déroule en France, au début des années 1970. Enlevée quelques mois plus tôt, la jeune Lucie est retrouvée errante sur une route de campagne, incapable de raconter ce qu'elle a enduré. Quinze années passent avant que la fillette, devenue femme, retrouve l'un de ses bourreaux, qu'elle exécute froidement au fusil de chasse. 
Rejointe rapidement sur les lieux du drame par sa seule amie Anna, Lucie tente d'échapper à une créature cauchemardesque la traquant sans cesse depuis son évasion, tout en cherchant à découvrir l'effroyable vérité. Le film prend une autre tournure dans sa deuxième moitié.


Mon Synopsis (spoiler forcément): Un groupuscule de vieux décide de créer des martyrs pour savoir s'il ya quelque chose après la mort.


Premier point
C'est le genre de film qu'il ne faut définitivement pas donner à n'importe qui, trop jeune, trop ignorant du genre, trop obtus d’esprit ou que sais-je. La bonne nouvelle c'est quand moyenne il faut bien chercher pour trouver ses films.
Aussi, il fait partie des films que je vous recommande si: vous connaissez le genre, vous êtes ouvert d'esprit, connaisseur de cinéma, ou à la recherche de nouvelles utilisations du cinéma. Les cons et les pervers ne m'intéresses pas. 
Le genre "horreur gore" offre généralement deux types de films: du gore pour le fun et du gore pour choquer=>faire passer un message. Pour cette deuxième catégorie on frôle parfois le film d'art. Et l'art choque, interpelle, intéresse et parfois nous ne le comprenons pas. Et bien-sure il ya aussi les films pour faire du fric sur le compte des ados un peu pervers, type SAW X,Y.


Voila, ce petit préambule me paraissait nécessaire pour introduire un film de ce genre assez peu compris.


La preuve qu'on à l'air de pouvoir
sainement se marrer sur ce genre de tournage...



A propos du film.
Ce qui me parait le plus intéressant dans MARTYRS c'est la façon qu'a le réalisateur, de travailler en fonction du regard du spectateur. Ici, c'est une donnée importante du film, on ne met pas le spectateur face à ses atrocités de la même façon du début à la fin du film.

Je m’explique. La scène qui me parait la plus choquante et celle du meurtre (spoiler forcément, vu le genre on ne peut pas vraiment faire sans) celle du meurtre de la "famille bourreau au début du film. 
A ce stade on ne sait pas encore de quoi il en retourne, on nous présente une petite famille qui semble tout ce qu'il ya de plus normal et heureuse avec juste un faux accord deci-dela, très léger, juste pour nous mettre un peu mal à l'aise ou avoir le pré-sentiment que quelque chose ne va pas. 
Tout est filmer de façon très extérieure, pas de point de vue particulier, limite c'est notre famille. Arrive alors "une folle" qui les abat froidement, vite, d'un coup, sans explications. Cette scène est assez pénible à supporter car on ressent vraiment l'absurdité de cette violence, l’incompréhension ==> de part la mise en scène
On assiste au premier acte, avec un premier style de réalisation.


Le 2ème stade.
THE rebondissement de l'affaire. 
Hanna, le perso principale, est donc au prise de bourreaux qui doivent froidement la torturer pour la martyrisé et est parfaitement consciente du pourquoi et comment, toute en ne pouvant rien faire pour se défendre. Pendant ce "stade", on voit Hanna se faire battre et autre de loin, en plan d’ensemble. On ne montre quasiment pas les visages des bourreaux Avec cette distance, le spectateur se retrouve aussi démunit et révolté qu'Hanna, ne pouvant la défendre, obliger de supporter cette violence comme elle le doit elle même. C'est le deuxième stade de réalisation: le combat.


Le 3èmme stade. 
Il arrive quand Hanna décide de ne plus se battre, de se laisser aller pour moins souffrir. 
Alors le réalisateur, et alors seulement, le réalisateur permet ENFIN au spectateur de se laisser lui même aller. On a alors les premiers travelling doux, en musique, des plans en mouvement lents, en empathie avec les sentiments de Hanna.


Le 4ème stade. 
C'est la conclusion du film où Hanna voit ce qui serait après la mort (s'il ya ou non quelque chose), les méchants se réunissent entre eux pour fêter ça en entendant de savoir donc ce qu'elle a dit sur sa vision (pour la petite histoire). 
Cette fin est filmé de façon tout a fait classique comme n'importe quel film. Cela crée un décalage car après tant d'épreuves, cela choque un peu de retrouver un format type film normal (car tout cela n'est pas vraiment normal, faut il avouer). En tant que spectateur nous sommes donc un peu choqué, interrogateur et révolté contre la connerie de cette assemblée, capable de t'elle chose pour savoir quelque chose comme ca. J'essaie de rester assez vague pour vous laisser aussi vierge que possible de votre éventuel visionnage du film (que je vous recommande celons les conditions plus haut).


Le petit épilogue film nous ramène près de Hanna, d'une façon un peu langoureuse, plan avec un mouvement flottant, musique entêtante ..une façon du suggérer chez le spectateur l'envie de savoir nous aussi , ce qu'a vu Hanna...puis le film est coupé brutalement avant d'avoir pu le savoir.



Voilà pour la technique.


Niveau scénario, je ne sais pas trop quoi dire. 
Le sujet , quoi qu’interpellant n'est pas forcément ma tasse de thé. Faut'il avouer qu'il fait quand même réfléchir: qu'a t'elle vu Pourquoi la vielle fait "ça" à la fin, pourquoi "Doutez.", faut il mieux douter qu'il y est ou douter qu'il n'y ait pas ?
Ce sont des problématiques qui sont très personnelles et chacun y verra ce qu'il veut en fin de compte. Sans jeux de mots, vu le sujet.




Mon avis:
Oui je vous recommande de voir ce film Car il est intéressant
Si je reste plus réservée sur le sujet (ouvert à moult interprétations), en tout cas j'ai appréciée la réalisation qui tient compte de spectateur, qui réfléchit en fonction des réactions du spectateur; une réalisation intelligente. Il faut également connaitre que Morjana Alaoui joue remarquablement bien, des scènes très complexes du point de vue actoral. 
Limite j'ai honte de mettre autant emportée sur la légitimité de Anne Hathaway (que j'adore) à remporter son oscar, car Morjana Alaoui fait clairement autant et même plus. Mention spéciale également pour la musique très discrète mais qui sait se faire présente et "manipuler" le spectateur selon les besoins de la réalisation.


Oui du beau travail, malgré le côté choc, preuve que mine de rien, malgré ses problèmes, ce genre à décidément beaucoup à offrir.



Bon visionnage à tous !



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